025- Sexe et genre : l'épreuve de la raison

Ce matin, l'animateur de la radio du matin à Radio-Canada a déploré qu'il n'y a pas de case permettant aux personnes non genrées de s'identifier sur certains documents officiels, comme le permis de conduire du Québec, par exemple. Il a tenu ses propos comme si ça allait de soi, sans porter attention au fait que, sur les permis de conduire, il est fait mention du sexe des personnes, et non de leur genre. Encore une démonstration de la confusion que plusieurs personnes font entre le sexe biologique et le genre. Comme on le sait, il y a deux sexes (à l'exception de certaines personnes, qui représentent un cas sur un million, qui en ont deux), et non pas trois ou quatre. En revanche, il peut y avoir plusieurs genres, une bonne vingtaine si j'en crois la communauté LGBTQ+, le "plus" laissant la porte ouverte à d'autres possibilités de genre.

Écoutons à ce propos le philosophe français Dany-Robert Dufour:

Pour le dire autrement, il faut distinguer le sexe et le genre. Le sexe est biologique et relève du réel, et le fait que les êtres humains doivent se débrouiller comme ils peuvent avec cette donnée, qui ne leur convient pas toujours, cela s’appelle le genre. Lequel n’est pas une donnée réelle, mais une construction psycho-sociologico-discursivo-culturelle, qui relève de l’imaginaire et du symbolique.

Je suppose que l'animateur de radio aurait pu perdre son emploi s'il avait osé dire publiquement qu'il n'y avait que deux sexes. Il a sans doute raison de protéger ses arrières car, depuis la pandémie, il n'aurait pas été le premier à perdre son emploi dans les médias, surtout dans ceux qui sont financés par l'État. N'empêche que ça demeure un journaliste, pas le premier quidam venu, et on serait en droit de s'attendre à un peu plus de rigueur de sa part.

Personnellement, je ne suis pas opposé à ce que les autorités fassent mention, en plus du sexe, du genre d'une personne et ce, pour satisfaire les demandes de ceux qui estiment important d'inscrire ce type d'information sur un document officiel. Mais je vais toujours considérer comme une épreuve à la raison d'indiquer plus de deux sexes, même si, au fond, j'accepterais aussi qu'on s'enligne sur l'administration fédérale qui a pris l'habitude d'ajouter une case "autre" en dessous des sexes. N'empêche que, à mon humble avis, prétendre qu'il y a plus de deux sexes est du même ordre que prétendre que la Terre est plate, et non pas ronde. Cela contrevient aux lois scientifiques démontrées depuis de nombreuses années. En cela, je rejoins Dany Dufour quand il écrit :

J’en déduis qu’on n’a plus le droit de dire qu’il existe deux sexes dans une grande université et qu’avec la déferlante woke nous nous rapprochons de l’entrée des terraplanistes et autres créationnistes à l’université.

Bref, admettre qu'il existerait plusieurs sexes biologiques constitue une épreuve de la raison et je ne peux souscrire à cette hypothèse frivole.

Référence :

  • Dany-Robert Dufour, Le phénomène trans : le regard d'un philosophe, Paris, Le Cherche-Midi, 2023

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