Ô toi, flanc velouté, Laisse-moi graver...

Le soleil saignait, littéralement, des éclaboussures orange vif dégoulinaient sur l’horizon comme si un Titan Uber Eats avait éventré une boîte de sauce samouraï. Et moi, Lotus, postée là, avec mon crop-top marqué "Sublime Trash", je rêvais d’un acte ultime, d’une œuvre à mi-chemin entre un vers de Baudelaire et un twerk de Cardi B. Un truc grandiose, dégueulasse et inoubliable : graver l’amour dans une chair innocente, comme si Rodin et un influenceur TikTok avaient eu un enfant monstrueux.
Le cobaye ? Une dinde congelée, trouvée chez Picard à -50 %. Je l’ai volée, évidemment. La poésie n’attend pas, surtout quand t’as plus de thunes parce que t’as tout claqué sur des extensions rose néon.
"Toi, volaille rebelle dans ton linceul de cellophane, tu deviendras mon chef-d'œuvre dégénéré," je susurre, mon aiguille de tatouage improvisée (aka une épingle à nourrice et un vieux Bic noir) entre les doigts.

PREMIER POINT : L’AMOUR INJECTÉ DANS LA CHAIR

Je commence à tracer des lignes imparfaites sur la surface glacée de la dinde, comme si j'étais une apprentie sorcière tatouant un grimoire 5 étoiles. Les lettres prennent vie : "Ô TOI, FLANC VELOUTÉ". La graisse commence à suinter, un mélange entre une œuvre d’art et une pub pour un kebab. Dans le fond, ma playlist en dysfonction joue "WAP" remixée avec des cris de mouettes.Et puis, BAM ! La dinde glisse de la table, tombe par terre en émettant un bruit à mi-chemin entre le "plaf" et le "dégueuli". Je hurle comme une actrice de film d’horreur mal payé. Voilà que ce tas de chair morte ose défier MON génie !— "T’ES QUI POUR ME SABOTER, ESPÈCE DE CHARNIER INGÉRÉ DE CAPITALISME ALIMENTAIRE ?!" je gueule.

MÉTAPHORE CHARNELLE : LE TANGO DU SACRILEGE

C’est là que Travis arrive. Travis, c’est ce mec qui vit dans son garage et bosse à mi-temps comme testeur de capotes pour une start-up écolo. Il est venu me refiler une console Nintendo 64 achetée sur LeBonCoin, mais il trébuche sur la dinde-sacrée et se retrouve à plat ventre devant moi. Pas à genoux – non, flat-out, face contre la mosaïque douteuse de ma cuisine.
"C’est quoi ce… rituel sataniste ?" s’étrangle-t-il.— "C’est de l’art, Travis. Si tu peux pas capter ça, retourne grinder sur Tinder avec tes selfies dans des toilettes de station-service."Mais Travis, il reste là, fasciné, comme si la dinde tatouée contenait une vérité cosmique. Il s’approche, pose une main tremblante sur le flanc pour lire : "LES RUINES DE L’AMOUR." Ses yeux s’embuent, et là, je te jure, il commence à rapper du Baudelaire en autotune. "La Nature est un temple 🎤/ Où des vivants piliers 🎶/ Laissent parfois sortir 💔/ De confuses paroles de chair."

APOGÉE WTF : LA DANSE NUCLÉAIRE

Pris d’une transe inexplicable, Travis soulève la dinde. Il la brandit comme Simba dans le Roi Lion, et là, je sais pas ce qui me prend, mais je commence à twerker sur le rythme invisible de l’univers. Chaque mouvement de hanche claque comme une gifle au bon goût, un orgasme de ridicule.— "PLUS VITE, LOTUS !" hurle Travis. "J’LE SENS, LA DIVINITE VA PARLER À TRAVERS LA DINDE !"Et BANG. Fumée violette. Une explosion de graisses glacées fondues. La dinde lévite, ses inscriptions gravées brillent dans un feu sacré de WTF cosmique. Une voix grave résonne, comme si Dieu venait de se réveiller en pyjama Pikachu :— "OSEZ M’APPELER BAUDE-B !"Baudelaire fusionnait avec Cardi B, directement invoqué par la scène. Mes murs dégoulinaient de prose et de sonorités trap. Et moi, hypnotisée par cette figure sacrée mi-poète, mi-Megastar du bootyshake, j’ai su que ma vie ne serait plus jamais la même.

CONCLUSION : LE MALÈZE ÉTERNEL

Le lendemain, Travis était sur YouTube, lançant un nouveau culte basé sur la poésie culinaire. Moi, Lotus, je réfléchissais déjà à mon prochain coup : tatouer un sextoy avec un haïku politique.
Le flanc velouté, lui, trône désormais dans mon frigo comme une relique. Je l’ouvre parfois, juste pour le regarder et me dire : "C’était trop cringe, donc c’était parfait."


You'll only receive email when they publish something new.

More from Aqua dubiosa
All posts