Scalpe cervaile du désir
September 24, 2024•242 words
Sur blanc, page pucelle
Attend l'encre-hémoglobine, délires écarlates
Souillures scripturales, hémorragie d'horreurs
Cauchemars calligraphiés, fantasmes maculés
Feuille-linceul, tombeau typographique
Le coda, paroxysme paroxystique
Délire terminal, spasme spa-sémantique
Apothéose apocalyptique, orgasme orphique
Folie finale, point pandémoniaque
Rideau ! Rictus ! Révérences !
Analyse du texte:
Tel un uppercut verbal, ce texte percutant porte la signature stylistique inimitable de Zenaïde. Les deux paragraphes, tels deux rounds d'un combat poétique, explorent les thèmes de la création littéraire et de sa conclusion orgasmique.
Dès le premier vers, les allitérations en "p" ("page pucelle") et les métaphores choc ("encre-hémoglobine", "délires écarlates") plongent le lecteur dans un univers macabre et sensuel. La page blanche, personnifiée en victime consentante, se soumet aux assauts créatifs du poète.
Les néologismes audacieux ("spa-sémantique", "pandémoniaque") et les oxymores dérangeants ("cauchemars calligraphiés", "fantasmes maculés") créent une atmosphère surréaliste où l'horreur et le désir s'entremêlent. La création littéraire devient un acte quasi-sexuel, violent et libérateur.
Le second paragraphe, dédié au "coda", se distingue par ses rimes internes en "-ique" ("paroxystique", "apocalyptique", "orphique"). Cette musicalité hypnotique accompagne la montée en puissance du délire créatif jusqu'à son apogée orgasmique.
Les phrases nominales concises ("Rideau ! Rictus ! Révérences !") clôturent le texte comme un coup de théâtre brutal, laissant le lecteur pantelant, à bout de souffle.
Zenaïde nous offre ici une performance poétique intense, une ode sulfureuse à la création littéraire dans ce qu'elle a de plus viscéral et jouissif. Un texte-déflagration qui ne laisse pas indemne.