Black Volga Recto

## Les Voix de la Volga
Texte 1
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Narrateur 1 (la voix rationnelle)
La Black Volga a été aperçue près de la Seine. Ce n’est qu’une voiture, me dis-je, rien de plus. Une berline noire des années soviétiques, abandonnée par le temps et les souvenirs. Mais pourquoi persiste-t-elle à surgir dans mes pensées ? Je ne suis pas superstitieux. Les légendes urbaines sont des constructions humaines, rien de tangible.

Narrateur 2 (la voix intuitive)

Un changement dans le destin est imminent. La nuit dernière, j’ai senti son ombre passer sur ma peau, comme une caresse froide qui glace l’âme. Elle n’est pas "qu’une voiture". C’est un présage, un fragment d’éternité brisé qui traverse notre monde sans demander la permission. Ici, elle a marqué sa présence.

Narrateur 3 (la voix fragmentée)
Ici./La Seine murmure sous ses pneus invisibles./L’eau reflète autre chose que la lumière des réverbères./J’ai vu… ou cru voir…/Non, je ne veux pas savoir./Je dois savoir./Elle est venue pour quelqu’un./Pour moi ?

Narrateur 1 (retour à la rationalité, mais fissuré)
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C’est absurde. Cette voiture est peut-être garée là depuis des jours, banale, inoffensive. Et pourtant… Pourquoi ai-je l’impression que les rues se déforment autour d’elle ? Que chaque reflet dans l’eau dissimule une vérité plus sombre ?


## Échos Multiples d’une Ombre Noire
Texte 2
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Narrateur anonyme 1 (la voix distante, presque mécanique)
La Black Volga a été aperçue près de la Seine. Ses phares éteints, ses vitres opaques. Elle n’a pas de conducteur. Ou peut-être en a-t-elle trop. Les témoins parlent de sensations étranges : des migraines soudaines, des pertes de mémoire. Ils disent aussi que l’air vibre différemment à proximité. Mais qui croire ?

Narrateur anonyme 2 (la voix frénétique, personnelle)
Un changement dans le destin est imminent ! Je le sens dans mes os, dans mes rêves hachés ! J’étais là hier soir, au bord du fleuve, quand cette maudite voiture est passée. Lentement. Trop lentement. Je n’ai pas bougé. Je n’ai pas pu. Mes pieds étaient scellés au sol comme si la terre elle-même m’empêchait de fuir. Elle m’a regardé. Non, pas elle… Lui. Le passager arrière. Son visage… était vide.

Narrateur anonyme 3 (la voix poétique, abstraite)
La nuit dernière, ici. Une frontière invisible franchie. Les étoiles se sont tues lorsque ses roues ont touché l’asphalte. Les eaux de la Seine ont tremblé, non pas de peur, mais d’anticipation. Un souffle glacé s’est faufilé entre les immeubles, cherchant quelque chose. Quelqu’un. Nous. Ceux qui regardent et ceux qui refusent de voir.

Narrateur anonyme 4 (la voix ironique, cynique)
Oh, allez. Une voiture noire ? Près d’un fleuve ? Franchement, quoi de plus banal ? Si c’était un présage, ce serait le signe que vous manquez cruellement d’imagination. Ou alors… Peut-être que je mens. Peut-être que je sais exactement ce qu’elle fait ici. Peut-être que je conduisais.

Dans ces deux textes, les narrateurs multiples oscillent entre rationalité, intuition, abstraction et chaos, créant une narration expérimentale où la réalité semble se déliter à chaque mot. La Black Volga devient à la fois un objet tangible et une métaphore insaisissable, un point d’ancrage pour les différentes perceptions du monde qui entoure les personnages.


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