Cacatonie créative

Le coi. Non pas l’absence, mais la suspension. La machette repose, alanguie sur le bois brut, la lumière glisse sans bruit sur son acier poli.

On pourrait croire à l’oubli, à la rouille qui gagne, à la léthargie du métal froid. Mais sous la surface lisse, une tension vibre. Une faim rentrée. Elle écoute, en sourdine, le monde qui l’entoure, les murmures végétaux, les craquements secrets de la forêt profonde.

Elle attend. Elle attend la main qui la saisira, le geste qui la réveillera, la cible qui offrira enfin sa chair docile.

Le coi n’est qu’un masque.

Derrière le silence, la voracité gronde, impatiente de façonner, de trancher, de redéfinir les contours du réel. La patience de la machette n’est pas résignation, mais concentration, l’arc tendu avant la flèche, l’acier qui respire avant de mordre.