Vaccin contre le Covid-19, la lanceuse d’alerte vaudoise Yasmine Motarjemi écrit à Bill Gates
May 31, 2020•433 words
«Cher M. Gates, il n’a certainement pas échappé à votre attention qu’une résistance croissante s’organise dans les réseaux sociaux au vaccin contre le coronavirus. Dans ce contexte, votre nom est souvent mentionné.»
C’est en ces termes que débute la missive que Yasmine Motarjemi a adressée au fondateur de Microsoft en son antre de Seattle. L’ancienne responsable de la sécurité sanitaire des aliments chez Nestlé se fonde sur sa propre expérience pour sensibiliser l’un des hommes les plus fortunés et puissants au monde à certaines questions fondamentales de notre temps. «Des questions qui sont les racines du mal-être des gens», précise à l’attention d’infoméduse la lanceuse d’alerte, co-lauréate du prix GUE/NGL de la liberté de l’information en 2019.
«Plus je réfléchis, plus je constate que les dérives sur Terre au cours des dernières années ont mené à une situation difficile à gérer pour les dirigeants. Cela me rend vraiment soucieuse pour le monde que nous laissons à nos enfants et petits-enfants». Et Mme Motarjemi de citer le journaliste Ravish Kumar: “Not all battles are fought for victory. Some are fought simply to tell the world that someone was there on the battlefield (Peut-être ne puis-je rien changer mais au moins je pourrai dire que j’étais là et que j’ai fait mon possible)».
Le document signé par Mme Motarjemi et adressé à M. Gates fait part en substance de «réelles inquiétudes» quant au partenariat qu’entretient la Fondation Gates avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’influence ainsi exercée serait susceptible de donner lieu à des conflits d’intérêts. Une telle situation peut «saper la confiance dans un système destiné à garantir la sécurité des vaccins et discréditer les politiques de l’OMS aux yeux de beaucoup, même si ces politiques sont impartiales et saines. À un moment où le leadership et la confiance dans les orientations de l’OMS sont essentiels pour coordonner la crise à laquelle nous sommes confrontés, cela pourrait être très préjudiciable à la santé publique».
«De nombreuses voix se demandent qui dirige désormais la politique mondiale de la santé publique. Qui serait responsable de l’évaluation de l’innocuité des vaccins résultant de la recherche parrainée par Gates, si Gates est également partenaire de l’OMS? Afin de garantir la confiance du public et l’intégrité du système mondial de sécurité des produits, il est temps de clarifier cette situation mal définie et de faire en sorte que le monde bénéficie du généreux soutien financier de la Fondation Gates tout en réduisant le risque de conduite de l’agenda de la santé publique», souligne la spécialiste de la santé. Réd.