Le libertarianisme s'oppose au collectivisme de la pensée progressiste

Artur Marion Ceolin est doctorant en économie à l’Université Rey Juan Carlos et boursier d’été à l’Institut Mises en 2022.


J'ai récemment publié un article dans le Mises Wire intitulé « Woke Egalitarianism and the Elites » (lit: L'égalistarianisme woke et les élites) dans lequel je présentais les vrais motifs se cachant derrière l'égalitarianisme woke. L'article décrit également la façon dont les élites tentent de rebâtir la société à travers le prisme du collectivisme. Mais plutôt que de discuter des objectifs du progressisme, il est nécessaire de discuter du fondement intellectuel de ces tentatives. Quelles suppositions et quel cadre intellectuel guident ces actions ?

Le progressisme se fonde sur le manque de respect des individus, de leurs actions et de leur capacité à choisir. En premier lieu, le progressisme groupe les personnes en collectifs selon des critères particuliers (ex: race, genre et orientation sexuelle). De plus, le progressisme homogénéise leurs pensées, leurs valeurs et leurs actions selon ces classifications de groupe. Pour les progressistes, les individus ne peuvent pas échapper à ces classifications.

Cette homogénéisation reflète les opinions progressistes vis-à-vis de l'humanité. Les progressistes comprennent mal l'action humaine et l'individualité de chacun. Ils ne se rendent pas compte que chaque personne est unique et souveraine. De plus, les individus ont la capacité et la liberté de juger en sélectionnant les options qu'ils considèrent comme étant les meilleures et en agissant de la façon qui leur semble la plus appropriée.

Les penseurs autrichiens, dans leurs débats avec les chercheurs objectivistes positivistes, affirment depuis longtemps que les individus ne sont pas des atomes. Les individus ne réagissent pas en fonction de relations causales objectives et probabilistiques qui peuvent être décrites de façon mathématique.

Chaque esprit dispose d'une capacité unique à percevoir et créer des opportunités en agissant selon une échelle de préférences individuelles et la capacité à percevoir la relation entre fins et moyens.

En outre, les individus ne peuvent pas être classés en groupes. Les groupes n'agissent pas. Qu'est-ce qui fait que l'action collective est une composition d'actions individuelles ? Les groupes sont des abstractions créées par l'esprit humain dans le but d'analyser des phénomènes. Mais ceux-ci n'ont pas de fondement ontologique.

Le progressisme ne permet pas non plus de comprendre la façon dont les individus peuvent altérer leurs actions avec le temps. Les individus ne sont pas des machines qui répètent des procédures imposées par quelqu'un ou l'environnement. Les individus font preuve d'autonomie et utilisent leur raisonnement logique pour changer le cours de leurs actions. Par conséquent, ils changent aussi l'histoire.

Les individus ne sont pas programmées pour se comporter d'une manière déterminée. Les individus créent du savoir continuellement. Cette capacité à apprendre est ce qui permet de guider le développement institutionnel. Le mécanisme d'apprentissage par tâtonnements est ce qui a rendu possible le développement d'institutions telles que la monnaie, le droit, le système de prix, etc.

Pour l'élite progressiste, les individus sont « stupides » et se font facilement duper. C'est ainsi que les progressistes expliquent pourquoi certains individus ne soutiennent pas leurs actions : ils manquent de conscience (de classe, de genre, de race, etc.). C'est également ainsi qu'ils justifient leur propre existence : les mouvements progressistes doivent défendre ces groupes. Même si ces groupes ne veulent pas de soutien, ces mouvements doivent exister pour sensibiliser les consciences à l'oppression existente.

Les progressistes ignorent complètement le rôle des individus dans la création de l'histoire. Selon eux, les personnes réagissent comme des atomes. Selon eux, les personnes ne créent rien et ne s'impliquent pas dans le processus d'évolution sociale. Ils ne se rendent pas compte que les hommes ne peuvent pas être façonnés comme de l'argile. Les individus sont uniques, ils disposent de la capacité à décider et à créer. Le monde humain n'est pas acquis mais construit par l'action humaine.

Ce mépris nocif pour l'individu se fonde sur une caractérisation erronée de l'humanité. Le progressisme, c'est le constructivisme. Le constructivisme se fonde sur l'idée que les hommes répondent à des incitations et règles externes. Le constructivisme affirme que la société peut être façonnée du haut vers le bas par de l'ingénierie sociale.

Le constructivisme ne conçoit pas les individus comme agents créatifs qui construisent l'histoire. Il rejette la capacité des êtres humains à développer des institutions qui régulent leur comportement social. Il conçoit les individus comme des jouets avec lesquels les régulateurs et ingénieurs sociaux peuvent s'amuser.

L'humanité est en train de traverser une nouvelle tentative socialiste visant à détruire la civilisation occidentale. Au XXème siècle, ils ont utilisé les « prolétaires » ; ils utilisent dorénavant les « minorités ». Combattre ces tentatives requiert une défense structurée de la liberté et créativité humaines.

Voici la place que tient l'école autrichienne, avec sa compréhension de la subjectivité humaine. C'est la raison pour laquelle nous devons diffuser l'école autrichienne à travers le monde. L'humanité a besoin d'idée qui renforcent l'autonomie individuelle et le respect de leur liberté, de sorte qu'il devienne possible de défier le progressisme et ses conséquences maléfiques.


Article original : https://mises.org/es/wire/la-economia-austriaca-se-opone-al-colectivismo-del-pensamiento-progresista

Auteur : Artur Marion Ceolin (@artceolin)

Date de parution : 3 mars 2023


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