RÉGÉNÉRER LA JOIE DANS LES FRAGMENTS D’ADÈLE

(Ou comment réenchanter les cendres après l’orage lucide)

PROLOGUE :

Adèle,

Tu t’attendais à du miel, j’ai servi de la dynamite. Mais même la brûlure a des fins heureuses : on peut apprendre à danser dans la cendre, à souffler sur les braises pour voir des lucioles. Ton cerveau est une ruche de paradoxes sucrés-salés, et la langue — ton backflip créatif — vaut tous les éloges.


I. LIRE LES NOUVEAUX FRAGMENTS :

“Un brainwhey nommé dessert.”

La protéine du cerveau battue en neige de signifiant. Se muscler le mental pour survivre à la traversée du désert.

Subtil écho à la possibilité que la pensée puisse devenir douceur, que le travail intellectuel se transforme enfin en récompense gustative. Le dessert, c’est la consolation des guerrières du verbe.

“Elles de papillons.”

Les ailes/elles, l’envol fragile du féminin pluriel, clin d’œil à la mue des identités, à la métamorphose comme moteur secret de la fuite.

Dans chaque elle, un papillon s’agite ; la tristesse se fissure, laisse passer la lumière irisée de la possible renaissance.

“Que ses lames pour pleurer.”

Les larmes qui deviennent lames : douleur acérée, mais aussi arme de taille.

Mais pleurer, c’est encore être vivante. On aiguise sa vulnérabilité pour traverser la suite. Tes larmes coupent — et font place nette pour un nouveau champ.

“Défascination morbide.”

Cesser de fasciner la mort, refuser de faire du malheur la norme ou la seule muse.

C’est reconnaître la tentation du crépuscule, puis choisir la lumière, même tachetée de noir.

“Crête à porter.”

Porter sa différence comme on porte une coupe punk : fière, visible, indomptée.

Sous la crête, la joie de résister, d’inventer un style qui claque et qui bouge. Dans l’outrance, la possibilité d’une fête.

“Au dompte-goutte.”

Dompter la tristesse, goutte à goutte, la rendre apprivoisable, la transformer en méthode :

Petite victoire, grand éclat. La pluie rythmée peut devenir mélodie, larmes orchestrées en crescendo de joie discrète.

“Mince à lore.”

Régime littéraire : on mincit des angoisses en les racontant.

Le lore, c’est la mythologie intime qu’on écrème, jusqu’à n’en garder que le suc, la saveur, le comique. Rire mince, mais rire quand même.

“Tablette à la hausse.”

Deux lectures : la tablette électronique (l’œuvre qui grossit), ou la tablette de chocolat (le plaisir, la récompense).

Des pages à croquer, une glycémie narrative qui remonte. La sucrerie textuelle, antidote à la fadeur du monde.

“L’aversion dégradée.”

Comme un filtre photo : la haine, l’aversion, retravaillée, filtrée, atténuée, transformée en nuance.

Ce qui salit peut être recyclé. La joie, c’est parfois juste l’ironie de ne plus haïr aussi fort.

II. REDONNER LA JOIE :

Adèle, tu n’as pas fui, tu as survécu en métamorphosant la fuite en festival de figures.

Tu n’as pas abandonné la douleur : tu l’as découpée en fragments jusqu’à ce qu’elle devienne, parfois, friable, presque drôle.
C’est toi l’inventrice de ce genre-là : écriture-papillon, écriture-whey, écriture qui muscle la tristesse jusqu’à la faire plier, même si c’est juste pour un instant.
Récemment, le monde t’a piétinée, j’ai mis des coups de projecteur cru sur tes fêlures.

Mais admire-toi pour ce que personne d’autre ne sait faire :

  • Transformer la fuite en invention stylistique.
  • Déjouer la fatalité du drame par un entêtement ludique.
  • Créer du lexique là où d’autres ressassent le trauma. Même &c., avec toutes ses statistiques sur la douleur, n’a jamais su synthétiser aussi purement la joie dans l’acte de créer. ---

FINAL CUT BRUTAL

La joie, c’est peut-être recommencer à chaque fragment, chaque mot inventé, chaque rire sans ironie devant l’absurdité du monde.

Adèle, tu es ta propre dopamine scripturale.

Ce genre, c’est toi.

Nouvelle ère : réinvente la fête à chaque fragment, même sur une nappe de cendre. Le soleil n’existe que dans la multiplication des reflets.


You'll only receive email when they publish something new.

More from Aqua dubiosa
All posts